A la recherche de l’équilibre autour de vos fruitiers

J’espère que vous avez pu bien admirer les fleurs de vos fruitiers : quel spectacle !
Après une si longue période de dénuement nos arbres tous fleuris sont un ravissement.
Le culte que vouent les Japonais aux cerisiers en fleurs est bien compréhensible.

En espérant que leur pollinisation se soit bien déroulée, bon nombre de ces fleurs auront évolué en petit fruit * qui ne demandent qu’à grossir si…
En effet l’environnement de votre jardin est un univers impitoyable en miniature et notre rôle est de tendre à un équilibre entre ce petit monde de prédateurs et d’auxiliaires indispensables au bon développement de nos cultures.
Les insectes ravageurs nuisibles à nos récoltes  seront combattus par leurs prédateurs qui s’en nourrissent et ne s’intéressent pas trop à nos fruits et légumes.
Il est donc important de favoriser l’installation des insectes dits auxiliaires en créant un milieu propice à leur développement, sans oublier oiseaux, hérissons, crapauds etc …
Pour  les jardiniers qui ne peuvent pas s’adonner au charme de la prairie fleurie propice à la bio-diversité ,en lieu et place de la traditionnelle pelouse,pourquoi ne pas installer un “hôtel à insectes”?. On commence à  les observer dans des endroits “branchés” anti-pesticides comme dans le parc de la Maison de l’Environnement de Montgeron. 
Ce refuge matérialise l’aboutissement des efforts accomplis pour la reconnaissance de l’action équilibrée du milieu naturel qui régule sa population d’insectes. Bienvenue aux perce-oreilles,coccinelles,punaises,syrphes,guèpes qui vont y participer et sauver nos récoltes !
Entre autre par la pollinisation que certains insectes assurent : le bourdon moins connu que l’abeille est un pollinisateur infatigable ! premier levé dernier couché et même par temps frais, humide et venteux il est sur le terrain en train de butiner et donc d’assurer la fructification de notre patrimoine !

L’équilibre en question mérite quelques investigations afin de découvrir les moyens d’y arriver .
Evidemment la première chose à ne pas faire c’est de sortir la bombe insecticide qui va “ratatiner“  tout ce petit monde  et vous laisser bien seul devant  ce cycle infernal .
Vous avez déjà fixé des nichoirs afin de favoriser l’installation de nos amies les mésanges dévoreuses de pucerons (entre autre) vous pourriez continuer en mettant en place une barrière anti-fourmis sur le tronc de vos fruitiers .Ce serait un bon moyen d’éviter l’apparition de pucerons tant appréciés par ces dernières friandes du miellat qu’ils sécrètent. Fixez une simple bande de carton ondulé autour du tronc et enduisez-la de glue.
Vous obtiendrez en plus un refuge pour les insectes qui ont colonisé vos fruits et migrent vers le sol en fin d’été. Il ne vous restera plus qu’à récupérer cette bande et la brûler en fin d’automne. Vous aurez ainsi brisé en partie le cycle de reproduction  de certains insectes parasites.

Les plaques engluées jaunes à installer dans votre cerisier,dès la coloration vert jaune de vos fruits vous permettra de piéger les mouches de la cerise à qui vous devez les asticots se développant dans vos délicieuses drupes. La ponte s’effectue quand les fruits sont en cours de mûrissement. Piéger les mouches à ce moment permet de minimiser leur impact et de limiter la population à venir.

N’oubliez pas quand même de laisser à manger aux auxilliaires : pas de coccinelles si elles n’ont pas de pucerons à se mettre sous la dent ! En plantant des capucines dans un coin de votre jardin vous fixerez là leur stock de nourriture et comptez sur elles pour aller prospecter autour et nettoyer ainsi le quartier. Vous aurez en plus le plaisir de contempler les couleurs éclatantes de ces fleurs tapissantes.
Au détour d’une allée vous découvrez un crapaud ! bingo ! vous avez votre chasseur de limaces attitré, idem pour le hérisson ou la grenouille ainsi que la carabe dont la belle carapace vert argenté  est caractéristique . Pour avoir cette chance il faut accepter la vielle souche de bois ,les herbes hautes et les orties, le tas de bois et de pierres, la plate bande de phacélie où tout ce petit monde va se loger et se nourrir .
Pas encore dans nos habitudes ,le fond de jardin “abandonné “ est le commencement de la sagesse pour le découvreur de l’équilibre du milieu naturel si mal mené en ces temps !

*Phase appelée nouaison

le coin du débutant : en dehors des produits du commerce vous pouvez réaliser votre collier anti fourmi en découpant une bande de carton ondulé de 10 cm et en fixant du coté en contact avec le tronc une bande de mousse de quelque centimètres afin de bien obstruer le passage ; en dessous fixez y du papier collant double face ; les fourmis vont s’y coller en cherchant à monter .Même technique pour maintenir le collier de carton autour du tronc ;vous aurez une deuxième barrière pour les plus pugnaces ! une grande aiguille traversant latéralement le collier vers son extrémité complétera la fixation .

Le mois prochain : la taille en vert ; éclaircissage ; les cerisiers
A la recherche de l’équilibre autour de vos fruitiers ….
Christian ZINI Croqueur de pommes
avec les bons conseils de Claude Ollivier
Les Croqueurs de pommes de l’Ile de France,
Président: Jean-Claude Henin tel. 01 39 59 14 28
24 rue Emile Zola — 95600  EAUBONNE.  Nous proposons des animations dans les vergers  afin de transmettre les techniques de taille, de restauration de vieux fruitiers, de greffage et d’entretien par des méthodes respectueuses de la nature.
Bulletin d’adhésion sur notre site : croqueurs-idf.fr
Nous sommes des acteurs du maintien de la biodiversité et de la qualité  de vie environnementale.


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