Et si l’hiver marquait le début du cycle des soins aux fruitiers ?
En effet la bonne santé de nos arbres va dépendre en partie des travaux que nous allons entreprendre maintenant. Pourquoi attendre les signes de maladie pour agir. Rien ne vaut le préventif ! Des gestes simples vont contribuer à renforcer la santé de vos protégés : un bon investissement pour les années à venir.
Si vous ne connaissez pas bien la composition du sol sur lequel votre arbre est enraciné et depuis combien de temps il y puise sa nourriture, il faudra penser à enrichir le sol.
La terre de vos jardins, méticuleusement débarrassée des feuilles qui la jonchent s’appauvrit. Adieu le bon humus lentement élaboré tout au long des saisons. La vue d’un sous-bois forestier au pied de vos arbres ne vous convient pas : il faudra alors introduire dès maintenant, en surface, des apports de terreau, riche en composants diversifiés.
Généreusement étalé à la périphérie des ramures (c’est là que les radicelles sont les plus actives), le terreau sera un festin pour les lombrics qui vont se charger de le descendre dans les profondeurs au bénéfice des racines avoisinantes. Et je ne parle pas de la vie microbienne qui va se développer à foison et enrichir votre terrain.
Pour ma part je suis adepte du mulchage en surface qui assure la régularité de l’humidité du sol et permet une vie microbienne bien plus intense.
Ce gentil “fouillis” fera tellement de bien à ses voisins végétaux que vous risquez vite de vous y habituer. Prendre le pli de l’alimenter régulièrement avec vos tontes et autres broyats sera du meilleur effet, à condition de respecter un espace libre entre le tronc et cet apport de nourriture afin d’éviter un développement catastrophique de champignons à l’embase de l’arbre.
Passons au tronc du fruitier : une inspection minutieuse sera facilitée en prenant la brosse de chiendent et en le frottant vigoureusement. Vous y découvrirez certainement des parties blessées. Ah ! les coups de tondeuse ou de “filherbe” quels ravages !
Vous aurez à coeur de les soigner en retirant les parties mortes et infectées avec une gouge ou un couteau aseptisé à l’alcool. Evidemment les mousses et le lierre seront retirés ainsi que les cocons souvent nichés sous les parties d’écorces décollées. Une fois ce brossage réalisé, un badigeonnage* consciencieux sera à effectuer par temps sec. Véritable enveloppe protectrice cet apport soignera les parties malmenées et fera aussi une barrière aux prédateurs en mal de logement. L’argile ainsi appliqué stimulera la vie intérieure du bénéficiaire. La circulation de la sève en sera améliorée le moment venu au même titre que cela se produit pour notre organisme lors des soins effectués avec des cataplasmes d’argile.
Je vous donne rendez-vous le mois prochain pour ce qui est de l’inspection des ramures où un travail de nettoyage sera sans doute à effectuer.
Réfléchissez à la mise en place d’un nichoir à mésanges qui seront de très bonnes alliées dans la chasse aux insectes indésirables. Une mésange dans un jardin c’est, outre la beauté et la grâce de sa présence, l’assurance de milliers de larves de chenilles et de pucerons détruites. Ce bel oiseau et ses congénères engloutissent de nombreux insectes néfastes pour nos récoltes.
Tous les moyens sont à utiliser pour arriver à nos fins : une belle récolte de fruits sains sans traitements chimiques fastidieux et nocifs.
A vos brosses et onguents pour une bonne séance d’observation de la nature au raz des troncs !!!
Christian Zini et les conseils de Claude Ollivier
*RECETTE DU BADIGEON D ARGILE
Dans un récipient non métallique faites détremper de l’argile verte dans de l’eau de pluie afin d’obtenir un mélange fluide ayant la consistance de la pâte à crêpe.
Dans cette base vous rajouterez du lithothame (dans les proportions de 1/10ème) .Il a un effet stimulant supplémentaire et faute de bouse de vache vous utiliserez du fumier de bovin déshydraté (1/10ème également) afin de bénéficier des micro-organismes qui le composent. Un apport de cendre de bois sera bénéfique pour lier le tout et rendre le mélange onctueux.
Je rajoute de l’huile de neem dont le pouvoir fongicide est reconnu ; de plus elle limite les craquelures de l’enduit et peut être remplacée par toute huile de cuisine. (1 cuillère à soupe par kilo de préparation environ)
Pensez à recouvrir le récipient avec un couvercle afin de garder la bonne consistance le temps des applications.
La brosse à encoller le papier peint fait bien « l’affaire » pour enduire le tronc et l’amorce des branches basses.
Bonne préparation et mise en place.
Les Croqueurs de pommes de l’Ile de France,