Le semis et la mise en godet, la plantation, l’entretien et la récolte des tomates selon Dominique
Le semis et la mise en godet
Les graines se sèment « en terrine » ; une terrine peut-être n’importe quel contenant, par exemple une barquette du supermarché ayant contenu de la viande, à condition qu’elle soit profonde d’au moins 3 cm. Dans les jardineries on vend des mini-serres se composant d’un réceptacle, de deux bacs dont le fond est percé et d’un couvercle transparent. Ces mini-serres font environ 20 cm * 35 cm, elles sont donc destinées à ceux qui font beaucoup de semis. Ce que je préfère pour quelques graines de tomates, ce sont les pots de fromage blanc en faisselle qui ont également un bac percé dans un réceptacle et un couvercle transparent. L’intérêt de la mini-serre ou du pot faisselle est qu’on peut remettre de l’eau sans déranger la surface pour maintenir l’humidité.
On remplit les bacs de terreau spécial semis (qu’on peut faire soi-même avec terre fine, sable et perlite par exemple: le terreau pour semis doit être très léger, mais n’a pas à être nourrissant, la nourriture est dans la graine : quand nous étions petits nous avons fait germer des haricots sur du coton hydrophile) ; on dépose les graines à la surface (éventuellement avec le papier essuie-tout sur lesquelles elles sont collées – voir à la fin de ce texte) et on recouvre le tout d’une faible épaisseur du même terreau (1 mm maxi : la règle générale des semis est de recouvrir une graine de 3 fois son épaisseur, pas plus) et on tasse légèrement. On mouille bien le tout en arrosant par le dessus pour finir de tasser, on referme le couvercle transparent et on garde le tout au chaud.
La levée se produit souvent en une semaine mais certaines espèces sont plus lentes que d’autres : avant 3 semaines, il n’y a pas à s’inquiéter. Bien entendu le terreau doit rester humide pendant toute la période. Normalement chaque graine donnera une plantule. Jusqu’à présent chaque fois qu’on m’a signalé que la levée ne se faisait pas, la cause était une épaisseur de terre trop importante au dessus des graines.
NB : La fonte des semis est une maladie cryptogamique fréquente : la tige se transforme en fil et la plantule se couche et meurt. Il est recommandé d’avoir sous la main de la poudre de charbon et de saupoudrer la terrine au moindre doute ; la bouillie bordelaise fonctionne aussi. La fonte des semis n’est plus à craindre au stade du godet.
Dès la levée (apparition d’une plantule), il faut mettre la terrine à la lumière, La plantule qui sort a deux feuilles (cotylédons) qui ne ressemblent pas encore à une feuille de tomate. Il faut attendre l’apparition des feuilles suivantes pour procéder à la mise en godet. Les godets s’achètent en jardinerie, ou se récupèrent lors de l’achat d’annuelles en barquettes, mais on peut tout à fait se servir de pots de yaourts recyclés par exemple (les percer dans le fond). Toutefois, il est préférable de prendre des pots d’au moins 7 cm de côté. Dans les godets on va mettre du terreau plus nourrissant et moins fin que le terreau à semis (ceux qui sont vendus sous le nom de terreau de rempotage font très bien l’affaire, ainsi que le « spécial géranium » mais de la terre de jardin éventuellement un peu allégée par du sable va bien également). Avec un crayon on fait un trou dans le milieu du terreau ; on prélève la plantule sans l’abîmer et on la met dans le trou, le plus profond possible (pour provoquer la formation de racines importantes).
NB : La mise en godets est délicate car la plantule est fragile : bien s’installer pour travailler confortablement et ne pas risquer de faux mouvements.
Plantation
Il faut compter environ 2 mois entre le semis et la mise en terre. La mise en terre, en région parisienne, n’est pas recommandée avant la mi-mai (une gelée nocturne à 0C° et il n’y a plus de tomates …). Les petits pieds de tomate ont donc le temps de bien grandir. Dès que le temps le permet, les sortir dans la journée pour les endurcir ; en outre une pièce, même bien éclairée, n’a rien à voir avec la lumière d’une journée ensoleillée. Mais attention à la grêle et aux pluies violentes !
NB : Si la pièce où sont entreposés les petits pieds de tomate n’est pas assez éclairée, les pieds vont s’allonger exagérément et devenir fragiles : essayer de les sortir dans la journée, éventuellement en bricolant une sorte de serre avec du plastique transparent.
La mise en terre intervient à la mi-mai ; les pieds doivent être espacés d’au moins 70 cm en tous sens et des piquets (au moins 1,20) doivent permettre de les fixer pendant toute leur croissance. Je recommande de commencer par enfoncer les piquets. On creuse des trous assez profonds (20 cm) dans lesquels on met une petite poignée d’ortie ; on peut également mettre un peu de fumier (j’aime beaucoup le fumier Or Brun en granulés, qui sent bon et qui est « bio ») mais ce n’est pas indispensable. Pour inciter les racines à se développer, on incline un peu la plante vers son support. Plus la longueur de tige enterrée est importante, plus il y aura de racines, plus forte sera la plante. Si on peut mettre une première attache on le fait. Sinon on le fera une ou deux semaines plus tard.
Entretien et récolte
Il existe des tomates à port déterminé (c’est en général le cas des tomates cerises) que l’on ne taille pas et des tomates à port indéterminé (la plupart !), qu’il faut tailler. A l’aisselle de chaque départ de branche il y a une petite pousse qu’il faut supprimer. On recommande également de couper les feuilles du bas qui en grandissant traînent par terre et peuvent apporter des maladies cryptogamiques. En fin de saison quand les jours décroissent, on coupe les feuilles qui font de l’ombre aux fruits pour leur permettre de mûrir.
La récolte commence en juillet les années normales …
Les tomates ont besoin d’eau, mais il faut les arroser au pied ; il est recommandé de faire une sorte de cuvette pour que l’eau soit bien concentrée au pied. Il est également recommandé de leur donner du purin d’ortie pour les renforcer.
La maladie mortelle : le mildiou. C’est une maladie cryptogamique qui commence par des taches noires sur la tige puis des déformations des tomates et un dessèchement général. On perd toute la récolte. Cette maladie se développe quand il y a à la fois beaucoup d’humidité et de chaleur et de la fraîcheur le matin, c’est pourquoi il ne faut jamais arroser le feuillage. Comme le curatif ne marche généralement pas, reste le préventif : si le temps est très orageux avec des pluies en fin d’après-midi, on peut pulvériser de la bouillie bordelaise (acceptée en agriculture bio).
Il faut savoir que la maladie reste dans le sol et qu’il ne faut jamais mettre deux années de suite ses tomates au même endroit.
Récolter les graines
Quand on commence à déguster ses tomates, il faut penser à l’année suivante et mettre de coté les graines des variétés satisfaisantes. En région parisienne on souhaite encourager la précocité, mieux vaut donc sélectionner les premières tomates. Je recommande de déposer les graines sur du papier essuie-tout en les espaçant de 1,5 cm en tout sens. On laisse sécher une journée et on range à l’abri de l’humidité. Ne pas oublier de noter la date et le nom de la variété (les graines gardent leur pouvoir germinatif plusieurs années).
Dominique 10/03/2010